Franck Thilliez et le renouvellement du thriller. Romans, avis, citations

Article publié le 21/05/2018

Franck Thilliez est l’un des auteurs de romans policiers les plus saillants de notre époque. Souriant, simple, un peu timide, il fausse les pronostics et désarme les critiques. Ancien ingénieur en informatique, fan de Stephen King et de séries anglaises, il plaît autant pour sa bonhomie que pour son absence totale de suffisance.


Pour être clair, Franck Thilliez ressemble au voisin idéal, au gars sans façons qui se signale par son côté pratique et avenant. Sa grande prouesse : avoir réussi à populariser les mornes paysages du Nord de la France, par l’entremise de ses récits. Pendant des années, les bons esprits ont théorisé qu’un thriller français ne pouvait fonctionner que si l’histoire et les personnages étaient implantés dans un cadre américain. Notre auteur a refusé ce postulat.


Sa méthode : six mois de recherche et de documentation, suivis par la rédaction du roman. La phase de documentation est naturellement cruciale, et singulièrement axée sur les grandes thématiques scientifiques qui interrogent notre époque. La mémoire, le sommeil, la paléontologie, les virus… Franck Thilliez aborde jusqu’à la cryptomnésie (lorsqu’il nous semble avoir généré une pensée alors qu’elle vient d’un autre).  Pour son roman Pandemia, il s’est carrément fait conseiller par les scientifiques de l’Institut Pasteur, a visité leurs laboratoires, consulté leurs expériences.


« Dans mes histoires, j’aime jouer avec les croyances, les illusions, renverser les repères pour surprendre plus encore le lecteur. Un roman doit raconter une histoire, mais c’est aussi un voyage dans l’imaginaire. » (Citation Franck Thilliez, Passion romans, 6 septembre 2013)


L’essence du polar, précise-t-il, c’est de relever les dysfonctionnements de la société et de les développer au maximum. Il s’agit aussi de jouer avec les nerfs du lecteur sans tomber dans le gore facile. Ouvrir des pistes, ménager des itinéraires de déduction envisageables, en évitant de trop emmêler la trame.


« La difficulté est de perdre le lecteur, mais pas trop sinon il décroche et ne comprend plus rien ! Il faut donc trouver le juste équilibre, ce qui n’est pas forcément évident, puisqu’il n’y a pas de recette. C’est une question de feeling, de dosage… Il faut aussi être son propre lecteur, rester à l’écoute de nos propres attentes pour pouvoir bâtir l’histoire… » (Franck Thilliez, Passion romans, 6 septembre 2013)


Ou encore :


« Les gens qui aiment le roman à suspense et le thriller sont de vrais enquêteurs, ils aiment essayer de comprendre sur quel chemin on les emmène. Il faut donc être très astucieux quand on écrit ce genre de livre. Il faut leur donner des informations mais pas trop, il faut qu’ils découvrent des informations d’eux-mêmes mais qu’ils aient des doutes et des interrogations. C’est là où c’est complexe à écrire »

 


Avis dithyrambiques

 


Franck Thilliez est généralement choyé par la critique. Ses livres se vendent énormément, les lecteurs se pressent dans les rayons des librairies à chaque nouvelle parution. Parmi ses best-sellers on retiendra notamment Pandemia, Rêver, Puzzle, ou encore Sharko.