L'effondrement du niveau scolaire en France - chiffres

Article publié le 07/04/2022

On dit souvent que les Français sont nuls en orthographe, à tel point que la première grammaire du français a été rédigée par... un Anglais (Palsgrave). 

 

Au-delà de la boutade et des présupposés idéologiques, le constat est désormais évident, chiffré, sourcé :

les élèves français du primaire, du secondaire et les étudiants des universités sont victimes d'une perte vertigineuse de compétences. Les objections chamaniques traditionnelles n'y pourront rien. Sans même évoquer les enquêtes PISA qui indiquent clairement la chute de la France dans les profondeurs du classement international, nous pouvons aligner quelques faits strictement objectifs:

 

-Sur une même dictée, les CM2 de 2015 faisaient 17,8 erreurs en moyenne, tandis qu'en 1987 ils en produisaient 10,6 (Le Monde, 9 novembre 2016)

-Inversement, en 2015 on constatait que le pourcentage de mentions "très bien" au bac avait été multiplié par... 13 en 25 ans (Le Figaro, 7 juillet 2015)

 

-Concernant le QI moyen des Français, l'information est à prendre avec des pincettes bien qu'elle soit évocatrice : le résultat serait passé de 101,1 en 1999 à 97,3 en 2009. Il serait intéressant de connaître le chiffre actuel.

 

-L'illettrisme touche désormais jusqu'aux milieux socialement favorisés, situation objectivement inédite qui nous interdit de se contenter d'explications sociologiques invoquant les inégalités. 

 

-Luc Fraisse, professeur de littérature à l'université de Strasbourg, alerte de la situation catastrophique des étudiants du supérieur: 

"En effet, la langue écrite des étudiants de licence est devenue très défectueuse ces dernières années. Les confusions grossières (par exemple entre l'infinitif et le participe) sont devenues les plus courantes, une partie substantielle des copies sont devenues difficiles à corriger, car il faudrait tout récrire. (...) Beaucoup d'étudiants de Lettres ne lisent à peu près pas" (vousnousils.fr, 1er avril 2022)

 

-Le drame se répercute naturellement dans la société active. On le constate au quotidien dans les médias. Au journal de BFM TV le 8 novembre 2015 : "Leur bus a été victime d'un incendie". Le 10 août 2019, sur LCI, une invitée commente sur un ton acerbe une marche blanche organisée pour un jeune homme décédé, et s'exaspère du principe de ces marches blanches, de leur connotation religieuse. La jeune journaliste coupe alors l'intervenante et lui rétorque qu'aucun groupe religieux ne participe à cette marche blanche, selon ses informations. 

 

Pierre-André Bizien

biographe privé

 

 

 

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