L'Eglise catholique est-elle riche? Economie, chiffres, fantasmes et réalité

Article publié le 05/07/2019

Le salaire d’un prêtre est de 950 euros par mois. Les dorures du Vatican étincellent depuis des siècles, elles ne reflètent pas le niveau de vie des gens d’Eglise, contrairement aux fantasmes profanes. Couler « tout cet or » en faveur des pauvres dans le monde, comme le proposent naïvement certains, reviendrait à offrir quelques centimes par nécessiteux, sans aucun profit et une fois pour toutes… alors même que l’Eglise investit des millions chaque année pour lutter contre la misère sur la planète. Ce serait une aberration qui sacrifierait par ailleurs toute la ferveur des artistes, le travail des bâtisseurs à la gloire de Dieu, ainsi que le rayonnement visuel de l’Eglise au travers des siècles.

 

Au-delà du regard idéologique, on constate qu’il existe des diocèses riches et des diocèses pauvres, d’anciens monastères prospères et d’autres qui vivaient à plein la pauvreté. Le budget du Vatican, le plus petit Etat au monde, est ridicule. La situation est donc très contrastée, mais sans commune mesure avec les préjugés qui prospèrent sur le compte de l’Eglise.


« Quand on parle de la richesse de l’Eglise, on pense instinctivement au Vatican. Le coût de fonctionnement du Vatican est deux fois inférieur à celui du Parlement français » (Mgr Jacques Perrier, Aleteia, 10 décembre 2012)


… Or le Vatican ne représente pas 67 millions de personnes, mais plus d’un milliard ! Il y a donc loin entre la situation économique de l’Eglise réelle et celle que l’on fantasme en regardant des séries sur les Borgia à la télé. Cependant, au niveau individuel, certains clercs sont effectivement des amateurs de luxe compulsifs. On évoquera sobrement Don Verzé, ce prêtre italien qui détournait l’argent de l’Etat destiné à un hôpital milanais, afin de se vautrer dans le lucre ; il possédait une villa au Brésil et voyageait en jet privé…
Jésus est venu pour tous les hommes, et non pour certains, les seuls pauvres économiques. L’Eglise n’est pas une ONG humanitaire, la tentation de limiter son rôle à des impératifs économiques est profondément dangereuse.


A méditer:


« Ce qui m’amène au communisme, ce n’est pas Marx, c’est l’Evangile » (André Gide, Journal, juin 1933)


« Le communisme est une suite logique du christianisme. C'est une histoire de chrétiens » (Albert Camus, Carnets, 1945)


« L’Eglise n’a pas à devenir l’Eglise des pauvres, elle l’est parce que nous sommes tous des pauvres » (François Mauriac, Journal, 9 avril 1965)


« Le marxisme est un fils rebelle du capitalisme dont il a reçu la foi dans la matière» (Emmanuel Mounier, Œuvre)

 

Pour aller plus loin

 

Eglise catholique 

 

L'Eglise et l'argent

 

Des Hauts et Débats