On connaît les preuves traditionnelles de l'existence de Dieu, émanant du monde occidental médiéval : l'argument ontologique de Saint Anselme de Cantorbéry, et les cinq voies de Saint Thomas d'Aquin notamment.

Ajoutons-y la preuve de Descartes, et nous avons un aperçu des bases théoriques sur lesquels se fondent les raisonnements classiques en matière de théologie fondamentale. 

Le problème, c'est qu'au-delà de ces preuves philosophiques, peu de raisonnements intéressants sont disponibles dans le champ de la recherche courante. En vérité, des preuves originales de l'existence de Dieu existent, souvent médiocres, parfois géniales, mais elles sont peu médiatisées. 

Arrêtons-nous aujourd'hui sur le raisonnement d'un prêtre coréen, Kim Hyeong-Ki, au sein d'un petit livre original : Jésus et Confucius (Bayard, 2005). 

Une preuve originale de l'existence de Dieu

Le père Kim Hyeong-Ki remarque une chose fort curieuse dans le texte de l'Evangile : juste avant de mourir sur la Croix, Jésus prononce ces paroles très fortes : "Tout est accompli". Or, si l'on y réfléchit bien, aucun humain n'est véritablement capable de mourir en prononçant de tels mots. Il n'y a que Jésus, Dieu, qui est en capacité de dire simplement cela. Les hommes non-divins, eux, au moment de mourir, sont plus ou moins fébriles, enchaînent les phrases précipitamment sans poser de point final, ou bien ils sont écrasés, silencieux peut-être... mais ces mots, "Tout est accompli", cela est anthropologiquement exceptionnel. 

Le père Kim Hyeong-Ki interroge donc :

"Combien de personnes pourraient-elles dire, à l'heure de leur mort, que "tout est achevé"?" (Jésus et Confucius, Bayard, 2005, p.69)

Sans dire qu'il s'agit ici précisément d'une preuve de l'existence de Dieu, il semble suggérer que cet indice n'est pas anodin, et qu'il engage notre raison jusqu'à la foi. 

Pierre-André Bizien, biographe des familles

La question des preuves de l'existence de Dieu, en quelques sources : cliquer ici.