Renforcer l'esprit critique - apprendre à mieux penser

Article publié le 19/01/2021

Selon Edgar Morin, les trois ingrédients nécessaires à l’esprit critique sont les suivants :

 

-l’esprit interrogatif (présent chez l’enfant à l’état brut, celui-ci s’affaiblit souvent chez l’adulte). Pour le conserver et éviter qu’il se sclérose, il faut le stimuler fréquemment.


-l’esprit problématiseur : il met en question des évidences qui semblent absolues. Attention, il ne s’agit pas de l’esprit interrogatif de l’enfant, mais plutôt d’un exercice philosophique d’une intensité plus poussée. Au-delà du questionnement naïf, on problématise.


-l’autoexamen, l’autocritique. L’esprit critique a un besoin impératif de cette capacité à entrer en soi, à « penser contre soi-même » ; non par esprit de contradiction, mais par déontologie intellectuelle. Je dois être en capacité de valider le raisonnement d’autrui, même s’il s’oppose au mien, s’il s’avère plus probant. Je dois être en capacité d’intégrer les idées des autres à mon raisonnement pour le parfaire, et être capable d’abandonner un point de vue sans blessure narcissique.


On remarquera que l’esprit critique, en ces trois points, mériterait d’être enseigné davantage. Actuellement, internet et les réseaux sociaux favorisent plutôt les passions, et on remarque un accroissement de la violence polémique chez les jeunes générations. Cela n’est pas nouveau, et l’histoire mondiale est déjà profondément affectée par les effets pervers impliqués par le net.


Un esprit critique s’acquiert progressivement, il nécessite un exercice constant qui ressemble au fameux doute cartésien. Mais ce doute ne doit pas signifier scepticisme. Le doute est une étape de la pensée et non sa conclusion nécessaire. Pour autant, celui qui pense doit toujours être prêt, lorsque sa conviction est fondée après doute et examen, à la remettre en cause au besoin. Ainsi, nous devons toujours distinguer la conviction de la certitude.


« Ici, suis-je dans la conviction ou dans la certitude ? »


Bien entendu, les discussions avec autrui doivent rester fluides et il n’est pas nécessaire d’activer tout un protocole mental à la première proposition entendue. Les réflexes doivent être limpides car on les a fréquemment exercés.


Dès lors, vos capacités intellectuelles devraient s’accroître.